Très jeune, Eska Kayser aime dessiner à la plume, à l’encre de chine. |
Dès le lycée, à Nancy, elle suit les cours de dessin, le soir, à l’École des Beaux-Arts, puis la fréquente deux ans en tant qu’étudiante ; elle se présente à l’École des Beaux-Arts de Paris, section peinture, et en sort avec le Grand Prix de Rome, en 1963. Parallèlement, elle suit des cours d’Histoire de l’Art à la Sorbonne. Elle fréquente avec bonheur musées et galeries parisiennes. |
Murmures |
Figurative-libre, alors que la mode est à l’abstraction. Isolée, elle peint ce qui lui est proche : la femme qui regorge d’amour. Rondeurs, son ventre et son mystère. Des femmes n’osent pas, les siennes osent, obstinées à se réaliser malgré les attributs qui lui sont collés, elles sont crucifiées, suppliciées dans l’accomplissement de leurs désirs, souvent contradictoires. |
Elle se laisse immerger par les événements que la radio relate, impressionner par les lectures, les spectacles, la musique. Il y a la souffrance humaine, elle la peint, souvent l’humour la côtoie. Le blanc étouffe la carnation, tantôt tornade qui efface, tantôt surface caressante. Des éclaboussures en mosaïque enrayent les cris. Tendresse, duplicité, incommunicabilité, jalousie, besoin d’écraser l’autre, dérision, dépassement de soi. Les êtres en latence rencontrent des visages murés . |
Elle joue avec des échelles différentes, un individu lointain dans l’espace ou dans le temps côtoie l’être présent. Peintures de visages-paysages, visages réduits à leur contour, profondeur de champ brumeux et perspective géométrique. |
Jouvenc’elles, 2019 |
Elle utilise des matières qui jouent comme des couleurs sur une toile de lin brute. Pigments posés à la colle, ciment, papiers froissés, papiers métalliques, tissus de différentes textures, points de couture, peintures à l’huile, parfois peintures acryliques. |
Sortie de table |
Pensées folles, corps dont l’arabesque est volontairement inachevée, rai de lumière sur certains visages, rencontres sécurisantes . |
Sa peinture se veut éperdument humaine. |
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Distinctions : |
1961 : Prix Lefranc |
1963 : Grand Prix de Rome de peinture |
1964 : Prix Othon-Friesz |
1965 : Prix du Dôme/Prix de Barbizon |
1994 : Prix Hermès/Prix de la ville de Thionville |
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Eska Kayser est aussi présente sur l’encyclopédie libre : https://fr.wikipedia.org/wiki/Eska_Kayser |
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